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Rencontre au Musée

J’ai capturé cette scène au British Museum, à Londres. Deux femmes se reposaient un moment, durant leur visite de la section égyptienne, face à quatre statues de Sekhmet, l’une des déesses égyptiennes les plus connues.

Les deux femmes ne bougeaient pas, elles contemplaient les statues en silence. Et, bien entendu, les statues ne bougeaient pas non plus.

C’était comme si des délégations de deux cultures différentes se rencontraient et que chacune attendait que l’autre fasse le premier pas, dans l’espoir d’entamer un dialogue souhaité mais assez improbable.

D’un point de vue rationnel, la différence de nature entre les êtres humains et les statues est si évidente qu’il serait vraiment fantaisiste d’espérer assister à un quelconque échange entre les deux groupes.

Mais il est possible de considérer que des statues, en tant qu’œuvres d’art, émane quelque chose d’universel qui n’est pas limité à la culture spécifique de laquelle ils proviennent. Une œuvre d’art est toujours une manifestation temporelle – dans un environnement culturel spécifique – de la BEAUTÉ archétypale.

Le Beau appartient à l’humanité, il n’est la propriété d’aucune civilisation en particulier. Le Vrai, le Bon et le Juste sont également des valeurs atemporelles et universelles qui ne sont pas affectées par les distances de temps et d’espace. Aussi, à travers l’art, est-il possible d’imaginer un dialogue subtil qui s’établirait entre une ancienne déesse égyptienne et deux êtres humains du XXIe siècle.

Cela signifie également que, puisque les multiples composants de l’humanité partagent les mêmes valeurs universelles, il y aura toujours l’espoir d’établir un véritable dialogue entre les peuples de cultures, de traditions ou de religions différentes.

Paradoxalement, il semble plus facile d’établir un lien par-delà les siècles et l’espace qu’entre des gens partageant la même époque et la même terre. Mais la recherche de la facilité n’a jamais été un but dans la vie et notre moteur devrait être de faire le Juste, le Bon et de nous approcher du Vrai. La conscience de cette nécessité peut être activée par la contemplation du Beau. C’est le pouvoir de l’art.