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Harmonie cachée dans le chaos

Cette photographie prise dans le hall d’arrivée du terminal 1 de l’aéroport Charles-de-Gaulle, à Paris, laisse percevoir une structure symétrique. La symétrie est révélée d’une part par l’axe central de la structure métallique au centre de l’image, et d’autre part par les deux femmes assises dos-à-dos, chacune avec un chemisier clair et de longs cheveux noirs.

Mais ce qui est assez évident, vu en noir et blanc ne l’était pas autant en réalité, c’est-à-dire en couleur. Même ainsi, il y a tout autour de cette symétrie une grande part de chaos, d’autres personnages et éléments qui semblent occuper une place arbitraire dans l’espace, une place que l’on ne pourrait pas qualifier d’ordonné.

Vue en couleur, l’image transmet simplement plus de bruit, plus de distraction, et la symétrie centrale – ainsi que l’harmonie qui en découle – est beaucoup moins évidente à percevoir.

Peut-être est-ce pour cela que Vilém Flusser (1920-1991), dans son livre, Pour une philosophie de la photographie, considère que les photographies en noir et blanc sont plus réelles que les photographies en couleur. Parce que la couleur constitue parfois une telle distraction qu’elle voile le réel et ne fait qu’ajouter au voile de l’illusion.