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La Ronda

Je ne peux pas vraiment expliquer uniquement par des mots ce que je considère comme « harmonie ». Peut-être est-ce pour cela que je fais de la photographie et que j’utilise des images, comme un musicien utiliserait des sons.

L’harmonie en photographie, je la trouve dans le fait de capturer un mouvement dynamique dans une image fixe et statique, et de permettre aux gens de percevoir ce mouvement lorsqu’ils regardent l’image. Je comprends l’harmonie comme inséparable de la vie, et la vie est toujours en mouvement.

La vie est mouvement mais elle n’est pas toujours réduite à un simple mouvement physique. L’évolution ou l’expansion de conscience est également un mouvement, un mouvement qui nous garde vivant. C’est un mouvement vers une meilleure et plus profonde compréhension de notre propre nature et identité. Être en mouvement, avoir un but, c’est se sentir vivant.

Ce mouvement s’opère dans l’espace, bien sûr, mais principalement dans le temps. Sans temps, sans maturité possible, il ne peut y avoir de mouvement.

Il nous faut accepter le passage du temps si nous voulons rester vivant. Il nous faut accepter notre âge, notre expérience accumulée. La culture matérialiste nous a rendu peureux de la mort, et nombreux sont ceux obsédés à tout faire pour tenter de « rester jeune ». Mais rester jeune, c’est être vivant et c’est par conséquent ne pas avoir peur du mouvement de la vie, lequel mène inexorablement à la mort.

Cela signifie que la mort est partie intégrante de la vie, et non pas hors d’elle. Tout ce qui commence a une fin, dit le personnage de Morpheus dans le film Matrix. Être vivant, c’est accepter la mort, non comme la négation de la vie mais comme la conclusion naturelle d’un cycle.

Celui qui a peur de mourir ne sera jamais vraiment vivant.

Celui qui savoure la vie comprendra la mort comme participant de l’harmonie générale.

Le mouvement spiralé et incessant de ces danseurs de tango est comme une Ode à la Vie.