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Le banc

Un couple est assis sur le banc le plus proche. Ils ressemblent à un vieux couple. Plus loin, dans le fond, il y a un autre banc… sur lequel personne n’est assis. Ce second banc paraît être le reflet exact du premier, il semble être le même banc, surmonté de la même arche supportant les branches des arbres. La seule différence est que personne n’y est assis: il est vide. Comme si un miroir magique avait tout reflété à l’exception du vieux couple. Peut-être sont-ils trop vieux, peut-être leur temps est-il venu ou arrivera-t-il bientôt, et l’on pourrait alors interpréter le reflet du second banc comme une vision d’un futur proche. Le banc sera encore là, mais eux… non.

Savons-nous quand viendra le temps de nous en aller ? Possédons-nous cette intuition, cette perception ? Et si nous avions ce savoir, comment réagirions-nous? Lorsque ce moment arrivera, chacun d’entre nous réagira à sa manière, selon sa conception de la vie et de la mort.

Nous avons peur de la mort car nous la considérons comme opposée à la vie. Nous en avons si peur que nous l’avons repoussée au loin, hors de notre quotidien. Nous ne parlons pas facilement de la mort et, lorsqu’elle survient et touche un proche, nous disons que nous sommes désolés pour la perte causée.

Mais qu’en serait-il si nous considérions la mort comme faisant partie intégrale de la « Grande Vie » – au lieu d’y voir l’annihilation de cette vie? Qu’en serait-il si ce que nous dénommons Vie et Mort n’était que les deux faces d’un grand cycle d’évolution? Un cycle qui est toujours le même en essence mais qui change en amplitude, comme une exhalaison et une inhalation, jour et nuit, été et hiver… vie et mort?

Cela nous rapproche de l’ancienne conception de la réincarnation telle qu’elle était enseignée et acceptée par de nombreuses cultures traditionnelles. C’est un concept qui enseigne que la Vie est Une, infinie, qu’elle procède par cycles, et que son ultime raison d’être est l’expansion de la conscience.

S’il en est ainsi, alors il n’y a vraiment aucune raison d’avoir peur de la mort. Pouvons-nous le prouver? Je ne crois pas, du moins pas dans le sens où nous définissons aujourd’hui une preuve scientifique. Mais est-il vraiment nécessaire de chercher à tout prouver?

Quoi qu’il en soit, lorsque mon temps viendra, j’espère que je me souviendrai des mots de l’empereur philosophe romain Marc Aurèle, qui rappelle qu’il est inutile d’avoir peur de la mort car tout se produit selon les lois de la nature et qu’il n’y a rien de mauvais dans la nature.